Compléments alimentaires : bienfaits, utilité et risques

L’usage des compléments alimentaires est en constante augmentation depuis des années. Voici tout ce qu’il faut savoir sur leur utilité, les bienfaits que l’on peut attendre d’eux, mais aussi leurs risques éventuels.

Qu’est-ce qu’un complément alimentaire ?

Définition

Comme le laisse entendre son nom, un complément alimentaire est un produit qui vise à compléter l’alimentation dans le but d’apporter des bénéfices supplémentaires à l’organisme.

Selon le décret n°2006-352 du 20 mars 2006, les compléments alimentaires sont : « des denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés. »

https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000638341

Les différentes présentations

On trouve les compléments alimentaires sous différentes formes :

• comprimés
• gélules
• capsules
• pastilles
• gummies (gommes)
• poudre à diluer
• solution liquide

S’agit-il de médicaments ?

Non, un complément alimentaire ne peut pas être considéré comme un médicament, quelle que soit la forme sous laquelle il est proposé. Avec l’accord d’un professionnel de santé, vous pouvez cependant prendre un supplément en parallèle d’un traitement médicamenteux pour compléter l’action de celui-ci. C’est pour cette raison que les compléments alimentaires ne peuvent afficher que des allégations nutritionnelles et de santé validées par l’Europe.

Parallèlement, un complément alimentaire n’est en aucun cas destiné à remplacer une alimentation saine, variée et équilibrée. Cette dernière doit rester la première source de nutriments du corps humain. Il aide en revanche à renforcer ponctuellement les apports nutritionnels, à soulager certains troubles ou à combler des carences.

Quels ingrédients entrent dans la composition des compléments alimentaires ?

Les compléments alimentaires ne peuvent contenir que des ingrédients dont l’usage a été jugé sans danger par les autorités sanitaires. Ces substances autorisées figurent dans l’arrêté du 9 mai 2006 relatif aux nutriments pouvant être employés dans la fabrication des compléments alimentaires. Elles regroupent :

• des nutriments tels que les vitamines et minéraux
• des nutriments dits essentiels ou non essentiels, comme des acides gras, des acides aminés, des fibres
• des macronutriments : protéines, glucides, lipides
• des substances jouant un rôle physiologique au sein de l’organisme (à l’exception de celles qui ont uniquement des propriétés pharmacologiques)
• des substances synthétisées en laboratoire
• des plantes et des extraits de plantes
• des ingrédients répondant à un usage traditionnel
• différentes substances utiles pour la formulation et la conservation : additifs, excipients, arômes naturels ou artificiels, conservateurs, etc.

Selon ce qu’il contient et l’origine de ses composants, un complément alimentaire peut être labellisé bio. Certains disposent également de certifications attestant que leur fabricant ne les a pas testés sur les animaux ou qu’ils sont compatibles avec les régimes végétariens et végans.

Quand et pourquoi prendre des compléments alimentaires ?

Pour compléter les apports en nutriments durant certaines périodes

Pour fonctionner, le corps humain fait appel à une foule de nutriments, vitamines et minéraux. Certains lui apportent de l’énergie, d’autres l’aident à produire lui-même l’énergie dont il a besoin. D’autres encore contribuent à entretenir tous les processus métaboliques qui permettent de rester en bonne santé.

Dans certaines périodes, l’organisme est plus gourmand en nutriments et a tendance à épuiser ses réserves ou à surconsommer ce qu’il ne sait pas stocker. C’est par exemple le cas pendant la grossesse et l’allaitement, au cours de la croissance, aux changements de saison, en cas de stress, etc. Durant ces périodes, il est intéressant d’apporter au corps ce qui lui manque et qu’il n’arrive pas toujours à trouver au sein de l’alimentation. C’est ici que les compléments alimentaires entrent en jeu !

Pour couvrir les besoins nutritionnels dans des cas particuliers

Une alimentation déséquilibrée est souvent source de carences nutritionnelles. S’il est évidemment recommandé d’adopter un mode d’alimentation sain et varié, la prise d’un complément alimentaire peut, quant à elle, aider à restaurer les réserves physiologiques en nutriments plus rapidement.

La supplémentation offre également une solution pour apporter des vitamines absentes ou peu consommées dans certains régimes alimentaires. C’est par exemple le cas avec la vitamine B12 pour les végétariens et les végans.

Certaines pathologies peuvent également engendrer un déficit en nutriments ou bien être soulagées par un apport supplémentaire de certaines substances. Un professionnel de santé peut alors recommander la prise d’un complément alimentaire contenant ces ingrédients spécifiques.

Pour répondre à une problématique bien précise

Souvent, les compléments alimentaires contribuent à soutenir l’organisme lorsqu’il rencontre un problème, à atténuer certains troubles ou à accompagner un mode de vie particulier. Il peut être utile de consommer des suppléments pour :

• compléter les apports nutritionnels des sportifs et athlètes de haut niveau
• favoriser l’équilibre féminin ou masculin
• augmenter le bien-être psychologique et physique
• faciliter la digestion et favoriser la santé intestinale
• renforcer l’immunité
• embellir la peau, les cheveux, les ongles
• profiter d’un effet minceur
• améliorer le sommeil
• soutenir la santé cardiovasculaire
• réduire le stress oxydatif responsable de nombreux maux
• renforcer la santé des articulations
• répondre aux problématiques touchant la sexualité

Focus sur la micronutrition qui exploite les bienfaits des micronutriments

La micronutrition cherche à faire profiter l’organisme des propriétés des micronutriments tels que les vitamines, minéraux, oligo-éléments, etc. Nécessaires au bon déroulement de nombreuses fonctions biologiques, ces derniers sont indispensables pour rester en bonne santé. Elle se base donc essentiellement sur l’utilisation de compléments alimentaires.

La micronutrition offre une approche personnalisée de la nutrition en sélectionnant et en associant des nutriments qui aident à combler les carences dues à notre mode de vie moderne et/ou à répondre à des problématiques spécifiques. Elle est notamment utilisée pour prévenir et traiter des troubles courants : fatigue, stress, troubles du sommeil, difficultés de digestion, etc. Elle est aussi employée pour soutenir les fonctions biologiques afin d’augmenter le bien-être ainsi que les performances physiques et intellectuelles.

Est-ce que les compléments alimentaires sont efficaces ?

Une efficacité qui varie en fonction des produits et situations

L’efficacité d’un complément alimentaire dépend de sa qualité, du type de problématique à traiter et de l’état de santé de la personne qui le prend. Le résultat obtenu résulte également de la durée de la prise, de l’adoption du dosage conseillé pour l’action ciblée et du respect des recommandations d’utilisation.

Les performances de nombreux actifs sont validées scientifiquement

De nombreux compléments alimentaires ont fait l’objet d’études scientifiques cherchant à déterminer leur efficacité réelle. Selon l’actif étudié, celles-ci montrent des résultats positifs tandis que d’autres n’ont pu confirmer aucun effet véritablement constaté.

En règle générale, les compléments alimentaires de vitamines et minéraux de bonne qualité sont capables de prévenir et combler les carences nutritionnelles. De leur côté, les suppléments d’acides gras essentiels et d’antioxydants présentent des vertus pour la santé cardiovasculaire et cérébrale. Les probiotiques, quant à eux, démontrent de nombreux bienfaits lorsqu’ils sont employés de façon adéquate.

En fin de compte, l’efficacité des compléments alimentaires dépend de facteurs qui varient selon les situations. Beaucoup sont performants, à condition d’avoir des attentes raisonnables et de les choisir de manière pertinente selon la problématique ciblée. L’idéal est de sélectionner un produit recommandé par un professionnel de santé, dont les effets sont démontrés par des études cliniques.

Les compléments alimentaires sont-ils dangereux pour la santé ?

Les compléments alimentaires vendus en pharmacie, parapharmacie ou sur des sites spécialisés répondent à un cahier des charges strict visant à limiter tout danger potentiel pour la santé. Toutefois, des risques liés au surdosage, à la présence de contaminants ou à des interactions médicamenteuses peuvent persister. C’est pourquoi l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) s’attache à communiquer sur ces sujets.

Les risques de surdosage

Ce n’est pas parce qu’un complément alimentaire n’est pas un médicament que l’on peut se permettre de le prendre n’importe comment. Tout principe actif possède un dosage optimal conciliant efficacité et effets secondaires réduits, voire absents. En dessous de ce seuil, vous risquez de ne pas obtenir l’effet attendu. À l’inverse, absorber une dose trop importante de ce même actif est susceptible d’engendrer des troubles divers, notamment des problèmes digestifs, des troubles de la vigilance, des maux de tête, etc.

À forte dose, certaines substances qui semblent pourtant inoffensives peuvent également s’avérer toxiques pour l’organisme, comme la vitamine C, la vitamine A, le bêta-carotène, ou encore la vitamine E. Si elles sont rarement mortelles, elles peuvent provoquer divers troubles digestifs et rénaux et altérer la santé du foie. Il est donc indispensable de bien respecter les apports journaliers maximums recommandés en veillant à tenir compte de ce que l’alimentation procure déjà.

Les interactions avec d’autres médicaments

Certaines substances présentes dans les compléments alimentaires, y compris dans les formules naturelles, peuvent interagir avec les médicaments pris au même moment. Selon les cas, elles peuvent réduire, voire annuler leur effet ou, au contraire, l’augmenter. Parmi les interactions connues, on peut citer :

• la vitamine K qui s’oppose à l’action des médicaments anticoagulants
• le ginkgo biloba qui augmente, lui, l’effet des anticoagulants
• le millepertuis qui gêne l’action de certains antidépresseurs
• le pamplemousse qui augmente les effets secondaires de certaines molécules : traitements anticholestérol, antiarythmiques, antidépresseurs, entre autres
• le ginseng qui potentialise l’effet de certains antidiabétiques, provoquant des hypoglycémies
• le calcium et le potassium qui peuvent perturber l’action de certains traitements pour le cœur ou à visée diurétique

Pour éviter tout risque de gêner l’action d’un traitement médicamenteux, à plus forte raison dans le cadre d’une maladie chronique, il est indispensable d’évoquer l’emploi d’un complément alimentaire avec votre médecin traitant.

Les risques liés aux contaminants et substances non autorisées

Certains compléments alimentaires sont susceptibles de contenir des contaminants. Outre les traces de pesticides et diverses substances polluantes ou dangereuses, certaines formules renferment des actifs pharmaceutiques interdites au sein d’un complément alimentaire. Il est donc primordial de choisir un produit de supplémentation affichant une traçabilité claire en ce qui concerne sa formulation.

Pour éviter tout risque de contamination des compléments alimentaires vitaminiques par des substances non désirées, il existe une liste officielle des sources de vitamines et de minéraux utilisables. Si un fabricant souhaite utiliser une source qui n’y figure pas, il doit présenter une demande officielle à la Commission européenne pour faire évaluer celle-ci par l’EFSA, l’autorité européenne de sécurité des aliments.

Quelques compléments alimentaires qui font l’objet d’une surveillance

L’ANSES a publié des mises en garde concernant certains ingrédients présents dans les compléments alimentaires. Il ne s’agit bien évidemment pas d’une interdiction de les utiliser, mais il est important de veiller à leur provenance, à leur dosage et au risque qu’ils présentent dans certaines situations :

• la glucosamine et la chondroïtine qui peuvent augmenter le risque hémorragique chez les personnes sous anticoagulants
• la mélatonine qui peut avoir des effets néfastes sur la vigilance en cas de surdose
• la levure de riz rouge qui pourrait comporter des risques pour la santé
• l’orange amère qui renferme de la p-synéphrine aux effets toxiques
• les produits de la ruche potentiellement dangereux pour les asthmatiques et les personnes allergiques au pollen
• la spiruline de faible qualité à risque de contamination par des cyanobactéries ou des métaux lourds
• les algues qui apportent une trop forte dose d’iode
• les phyto-œstrogènes qui perturbent le cycle hormonal

Pour finir, comment choisir un complément alimentaire fiable ?

Où acheter des compléments alimentaires ?

Il est possible de se procurer des compléments alimentaires en pharmacie et parapharmacie, dans les magasins de produits naturels, dans les supermarchés ou sur internet. Sur le web, veillez toujours à la provenance des suppléments, car ceux qui viennent de l’étranger peuvent ne pas respecter les lois émises par l’Union Européenne. Dans l’idéal, choisissez des produits fabriqués en France, à la traçabilité claire et dont le fabricant est capable d’expliquer l’élaboration en toute transparence.

Savoir détecter les étiquettes douteuses

Tout complément alimentaire vendu en France doit être porteur d’une étiquette où figurent diverses mentions obligatoires :

• le nom des nutriments et substances composant le produit
• la posologie, c’est-à-dire la dose journalière recommandée, assortie d’un avertissement contre le dépassement de ce dosage
• une indication rappelant que le produit ne peut pas remplacer un régime alimentaire sain et varié
• la mention « tenir hors de la portée des enfants »

L’absence de l’une de ces informations est contraire à la loi. De plus, le fabricant ne peut en aucun cas revendiquer que son produit est capable de prévenir ou de traiter une maladie. Il est formellement interdit d’afficher toute allégation non validée par les autorités de santé. Si un produit met des promesses miracles en avant, mieux vaut s’interroger quant à sa fiabilité réelle.